Après plus de vingt ans de violences conjugales, mon ex-conjoint a voulu me tuer devant l’école de notre plus jeune fils, le 16 novembre 2010.
Touchée par trois coups de feu, il m’y a laissée pour morte. S’en sont suivis cinq mois d’hospitalisation au cours desquels j’ai dû être amputée de mon bras droit, puis dix-huit mois dans un centre de rééducation. J’étais droitière…
J’ai dû apprivoiser mon handicap pour commencer une nouvelle vie tout en devant faire face en parallèle au processus judiciaire. Petit à petit, j’ai franchi les étapes, celles du deuil. Il m’a aussi fallu découvrir les chemins de la résilience, trouver un équilibre mental, améliorer mon état physique et nouer de nouveaux liens sociaux.
De ce point de vue, le golf, que j’ai découvert à la fin de mon séjour au centre, a été une véritable thérapie. Ce sport est devenu rapidement une passion qu’à présent je partage notamment en qualité de déléguée régionale Hauts-de-France de l’association Handigolf France. J’ai aussi à cœur d’apporter ma contribution à la lutte contre les violences faites aux femmes, en particulier en livrant mon témoignage, par exemple au profit d’institutions comme l’Éducation nationale ou la gendarmerie. Je suis aussi engagée dans un
autre combat, celui en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap. Je le mène à travers la promotion du handigolf mais aussi en participant à des projets tels que Different is beautiful de la photographe Francesca Clayton.
Après toutes les épreuves de mes 40 premières années, aujourd’hui, j’ai compris le sens de ma vie.